dimanche 20 janvier 2013
Barack Obama demande une étude sur d'éventuels liens entre tueries et jeux vidéo violents
Posted on 15:07 by mabrouk
Barack Obama demande une étude sur d'éventuels liens entre tueries et jeux vidéo violents
Souvent critiqué pour son manque d'engagement, le président des Etats-Unis, Barack Obama, s'intéresse maintenant aux jeux vidéo, et à leur impact supposé sur les comportements violents.
En larmes devant la presse suite à l'effroyable tuerie de Sandy Hook à Newton dans le Connecticut, le 14 décembre 2012, Barack Obama ne pouvait rester sans rien faire. C'est donc à seulement quatre jours de sa seconde investiture que le président des Etats-Unis a présenté son plan d'action censé éviter, ou au moins limiter, de nouveaux drames. Et si l'on vous en touche deux mots, c'est que notre petit monde numérique et vidéoludique est concerné par ce plan d'envergure.
On s'en souvient, fin décembre, le vice président de la National Rifle Association, lobby pro-armes d'une influence colossale au pays de l'Oncle Sam, se demandaitpubliquement pourquoi personne ne prêtait attention à la responsabilité des jeux vidéo violents dans ces massacres à répétition. Loin de se remettre en question, Wayne LaPierre avait alors cité des titres tels que Bulletstorm, Grand Theft Auto, Mortal Kombat, Splatterhouse et un obscur jeu en Flash intitulé Kindergarten Killers (littéralement : les tueurs de la maternelle). Bien sûr, dans sa position, il était plus facile de désigner des boucs émissaires autres que le libre accès aux armes à feu en vigueur dans de nombreux états américains.
Reste que la question de ces supposées influences est assez intéressante pour ne pas être éludée d'un revers de la main. Voilà sans doute pourquoi l'administration Obama a présenté mercredi un plan en 23 points dont l'un d'entre eux concerne directement les éventuelles corrélations entre tueries et jeux vidéo violents. Constatant que le chiffre de 30.000 meurtres et suicides par an est largement suffisant pour affirmer que les Etats-Unis font face à une véritable crise de santé publique, Obama en appelle au Centers for Disease Control (CDC) afin de mener une vaste étude sur le sujet.
L'artillerie lourde
Et les moyens seront là vu que ce seront rien de moins que 10 millions de dollars qui seront affectés à la conduite d'une étude chargée de déterminer les liens de cause à effet entre violence réelle, et images violentes diffusées dans les médias. Un écueuil se profile toutefois déjà devant ce projet : celui de son vote par un Congrès américain qui avait déjà stipulé, dans les années 90, que l'argent alloué au CDC ne pouvait être utilisé dans le cadre de recherches pouvant aboutir à de nouvelles réglementations sur le contrôle des armes.
De son côté, l'Entertainement Software Assocation (ESA) a rapidement publié un communiqué de presse réagissant à ces propositions. Si l'organisation concède que l'industrie se doit de donner les outils adéquats aux parents pour déterminer à quoi leurs enfants peuvent jouer, elle rappelle aussi que ce niveau de violence est bel et bien propre aux Etats-Unis. Rappelant aussi que les recherches scientifiques croisées avec les données des taux de criminalité arrivent toutes à la même conclusion : s'amuser devant un écran n'engendre pas de comportement violent dans le monde réel.
Avant de hurler à l'étude d'ores et déjà pensée pour être manipulée et orientée pour aboutir à une censure de l'industrie vidéoludique, n'oublions pas que ce projet d'étude n'est qu'un point parmi d'autres, l'administration Obama ne semblant pas vouloir créer un écran de fumée pour masquer les problèmes réels. Quoiqu'il arrive, la Cour Suprême des Etats-Unis avait déjà signalé, en 2011, que tout comme les livres, jeux et films qui les ont précédé, les jeux video communiquent des idées et même des messages sociaux [...] Ce qui suffit à les placer sous la protection du premier amendement de la Constitution". En conséquence de quoi il devient alors impossible de censurer le contenu des oeuvres vidéoludiques sur le territoire américain.
En cas de conclusions positives, cela donnera aussi un rapport sur lequel s'appuyer lors d'éventuels prochains drames afin peut-être de mieux répondre aux attaques parfois complètement surréalistes d'une National Rifle Association considérant que la meilleure réponse face à un sale type équipé d'une arme est un brave type... équipé d'une arme. Forcément, de cette manière, on en vend encore un peu plus.
Dans le cas contraire et en imaginant que les conclusions soient ensuite corroborées par d'autres organismes internationaux, ce serait alors peut-être à l'industrie vidéoludique de se remettre en question. Même s'il paraît quand même assez invraisemblable que l'on en arrive à une extrêmité qui pourrait très ironiquement remettre en cause le bien fondé du jeu NRA : practice range récemment mis à disposition sur l'Appstore d'Apple par cette décidément très agaçante National Rifle Association.
Barack Obama demande une étude sur d'éventuels liens entre tueries et jeux vidéo violents
2013-01-20T15:07:00+01:00
mabrouk
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